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A propos de Annelies

Née en Belgique mais entretenant depuis son enfance une relation féconde avec un village des Pyrénées, Annelies Adriaensen est une artiste sensible qui nous propose un univers pictural puissant. Après ses études artistiques, elle pratique la sculpture de portrait, puis plusieurs genres, autour du paysage et du carnet de voyage, en peinture et en photographie, avant que son style personnel s’affirme véritablement. Elle vit et travaille désormais au sein de ces montagnes pyrénéennes qui constituent l’arrière-plan de son travail artistique. Peintre avant tout, elle est, telle un Penone ou un Doig, en prise directe avec la matière et la nature, à la recherche d’une vérité sans filtre. Pratiquant l’autofiction, elle fait surgir de sa pratique une force, une évidence, constat d’un passé révolu, mais qui continue à irriguer le présent ! Il y a un rapport mystérieux, à la fois merveilleux et angoissant dans cette relation entre « ce qui a été » et ce qui reste du souvenir et de l’incarnation. La peinture, comme chez Gerard Richter, permet de trouver la juste distance avec ces « fantômes » du passé. Une impression de force, de frontalité douce, d’entre-deux temporalités, émane de son travail pictural par la simple expression d’un constat quasi neutre : des enfants dans une vieille voiture, un père qui randonne en famille, des âmes qui sont prises dans l’immensité du paysage… Annelies Adriaensen porte en elle la vision d’un monde autosuffisant, parfois jusqu’à l’isolement au milieu des montagnes pyrénéennes. Elle refait le parcours à l’envers, allant jusqu’à écrire un livre sur cette histoire, dont elle égrène parfois quelques phrases dans sa peinture. Mais son véritable sujet est de nous permettre de toucher du doigt combien sont interconnectés les événements, les gens, et les temporalités, pris dans une relation universelle à la nature. Ainsi, cette communauté humaine de son enfance qui doit prendre en compte son environnement et développe un sens de la solidarité et de l’entraide, ce que l’artiste appelle « la bonne vie » et dont elle essaye de retrouver les accents et les couleurs. Pour Annelies Adriaensen, il y a une forme d’invisible révélé dans la peinture. Interactions échappant à toute logique cartésienne, rémanence de la densité d’une vie, hasards impossibles qui chamboulent l’ordre du réel, tout fait sens chez elle pour dépasser les sommets pyrénéens de son art, telle une « voyageuse devant une mer de nuages » désormais face à son destin.